2020
de: Josh Trank
avec: Linda Cardellini, Tom Hardy, Noel Fisher
L’un des effets de la fermeture des salles et de la mise en pause de nombreux tournages, c’est un début de tendance à ressortir des cartons des films qui y moisissaient. On pense qu’à l’occasion, ce procédé devrait permettre de découvrir une ou deux pépites qu’on savourera avec plaisir. Par contre, ce dont on est déjà sûr et certain, c’est que certains films auraient dû être incinéré et leurs cendres répandues dans l’océan. Bien, parlons de “Capone” fraîchement débarqué outre-atlantique…
Sur le papier, c’était excitant: restituer la dernière année de vie du plus grand des gangsters, Al Capone, alors qu’il est assigné à résidence et qu’il sombre peu à peu dans la folie, suite à la neurosyphilis qui le frappe. En plus d’un sujet potentiellement prenant, le casting trois étoiles nous donnait même l’eau à la bouche. Tom Hardy dans le rôle titre, entouré entre autres de Kyle MacLachlan et Matt Dillon. Et puis on s’est penché sur l’équipe technique, et là, le drame…Josh Trank à la réal et à la (non)écriture.
On a l’habitude de dire de certains films qu’ils sont portés par leur acteur principal. “Capone” ne peut même pas se vanter de cela, alors qu’on est à peu près sûr que Tom Hardy avait les épaules pour. C’est pour une raison très simple: on peut se mettre en retrait au niveau de la mise en scène pour laisser un comédien prendre son envol, mais quand on lui met des bâtons dans les roues de sa chaise roulante, ça devient impossible, même pour les plus grands. Perpétuellement en dehors de ce qu’on aimerait voir et n’offrant que très peu de didactique pour ceux qui connaîtraient assez mal le fameux gangster, Josh Trank va se réfugier dans un misérabilisme complètement idiot.
Et franchement on est gentil, parce que voir Tom Hardy se chier dessus en mâchant des carottes (ce n’est pas une image) on s’en serait largement passé. La déchéance d’un puissant sombrant au plus profond de la misère physique, pourquoi pas, mais se contenter d’étaler sa maladie sans vraiment de cohérence, on avait pas spécialement envie.
Oh, ça-et-là le film tente bien d’amorcer quelques intrigues secondaires: un potentiel magot bien planqué, un fils caché dont presque tous ignorent l’existence et autres, pourquoi pas? Ben ouais tiens, pourquoi pas justement! Pourquoi entamer ces axes de narration pour les oublier ensuite, on l’ignore. D’autant plus que les deux acteurs qu’on affectionne et qu’on mentionnait un peu plus haut, MacLachlan et Dillon, semble amener plus de profondeur…pour complètement disparaître. Alors attention, on ne demande pas à ce que tout nous tombe dans le bec prêt à être digéré. Non. Là on parle vraiment de début de piste inachevé.
« Malaise… »
Puis il y a le côté technique. Passe encore le maquillage raté que doit porter Tom Hardy pendant tout le film. Honnêtement, c’est mauvais mais on a vu bien pire. Mais qu’est-ce que c’est que cette espèce de montage foireux, digne des plus mauvais diaporamas familiaux “made in Windows Movie Maker”. Au premier plan de coupe de 0.3sec on a tilté. Au deuxième, on a froncé les sourcils. Au 64ème, on a pleuré des larmes qu’on pensait taries depuis longtemps.
Alors on ne veut pas tirer sur l’ambulance que la critique internationale semble déjà bien cribler de balles, mais on veut bien poser une question: c’est quoi ton putain de problème Josh Trank? Parce que là, merde, tu commences à être à court d’excuses mon bonhomme. Celui qui avait entretenu l’illusion d’un vague talent de mise en scène avec un “Found Footage” pour le coup à peu près sympa, “Chronicle”, accumule depuis les casseroles. Viré tout simplement de certains tournages à cause de sa prétention et son attitude peu professionnelle, et en partie responsable du dernier vomitif “4 Fantastiques”, elle est où aujourd’hui sa foutue excuse pour un film qu’il réalise et écrit? Oh oui, nous aussi on a bien lu à gauche et à droite que le tournage a été compliqué, et patati, et patata… Au bout d’un moment, il convient tout de même de se poser une autre simple question: si tous les films auxquels son nom est accolé sont décrits comme malades, le problème viendrait peut-être du dénominateur commun qui les unit, Josh Trank, non?
Alors Josh (on sait que tu nous lis assidûment), on ne va même pas te faire l’honneur d’un “1 sur 10”, on le réserve aux films que l’on juge néfaste, aux idéologies douteuses, et là tu n’offres aucune idée. De plus, on a quand même ri en voyant Tom Hardy en couche-culotte tirer à la sulfateuse. Mais mon pote, tu l’auras pas volé ton…
Ah la vache! Ça nous brûle les yeux!!! Vite, faites quelque chose, appelez une ambulance!!! ARGH!!!! Rosebud!