Super Nacho

(Nacho Libre)

2006

de: Jared Hess

avec: Jack BlackAna de la RegueraHéctor Jiménez

« Cher Réfracteurs,

comme on a bien besoin de rire en ce moment, je vous suggère “Nacho Libre” pour une rigolade assurée”

Violaine

Oh que oui Violaine: c’est bon d’être con parfois. On ne parle évidemment pas de la bêtise humaine qui fait du tort à son voisin, mais de la bonne connerie assumée qui nous pousse à glousser devant un bon film, histoire de s’aérer l’esprit. On est bien d’accord avec toi: c’est plus que jamais le moment d’assumer son côté bien débile et de savourer une comédie complètement barrée.

Et là, on peut dire que “Super Nacho” régale: l’un de nos cabotins préféré, le noble bouffon Jack Black, campe un personnage aussi loufoque qu’improbable. Son histoire bien perchée: élevé dans un monastère, Nacho se plie aux basses corvées du quotidien, jusqu’au jour où il décide d’accomplir son rêve, devenir un luchadore, un catcheur mexicain. Le tout sur fond de romance improbable avec une bonne soeur du monastère.

Un film qui a tout de même un défaut pour certains, une qualité pour nous: énormement de l’affection qu’on a pour le long-métrage tient à Jack Black. Clown désopilant, le film marche proportionnellement à la cote de sympathie qu’on a pour l’acteur. Dans un registre proche du cinéma de Jim Carrey, toutes proportions gardées, le comédien nous ravit de quelques fous rires bien délurés et pour peu qu’on soit client, on en redemande allègrement.

« BEEFCAKE! »

Le film se construit essentiellement autour de lui. Le déroulé des événements complètement ( et volontairement) idiot est propice à des dialogues qui font mouche, servis par le phrasé magique de l’acteur. Du Jack Black rythmé, c’est ce qu’on espérait.

Autre force propre à l’acteur, la musicalité du film. On sait l’amour de Jack Black pour la chanson, lui qui fut leader de son propre groupe de rock, et ici aussi il étale une bande son entraînante, faite de ballades pleines d’ironie, dès l’entame. Ça aussi c’est ce qu’on voulait.

Idem d’ailleurs pour les chorégraphies du catch. On est pas devant du Chaplin ou du Keaton, mais ça fonctionne plutôt bien. Rapides, sèches et le plus souvent avec des protagonistes ridicules, ces scènes de combat de luchadores sont franchement funs. On a même pas honte de glousser régulièrement devant la débilité de ces “combats”.

On peut à la rigueur émettre un bémol sur la place des personnages secondaires, essentiellement là pour servir la soupe à Jack Black. Dommage, le film manque peut-être très légèrement de recherche à ce niveau là. Pas de quoi contrarier notre plaisir pour nous qui adorons l’acteur, mais sûrement un point sur lequel ses détracteurs seront plus critiques.

C’est d’autant plus dommage que l’univers si original se prêtait bien à des rôles secondaire plus fouillés. Tous ces paysages, cette palette de couleurs originale et ce cadre particulier offrent une belle occasion de s’évader. “Super Nacho” est complètement dépaysant et rien que son ambiance confirme le statut marginal de l’œuvre.

Alors le long-métrage ne viendra pas bouleverser l’ordre établi, mais comme toi Violaine, on a savouré cette parenthèse sympathique qui nous a bien fait marrer dans ces temps compliqués et on peut t’en remercier sincèrement.

Dépaysant et fun, le film étale un univers bien particulier, presque un “What The Fuck” on aimerait dire. Et tant mieux, c’est salvateur en ce moment. Mais à la vérité, le film fonctionne selon l’amour que vous portez à Jack Black: pour nous c’est bien délirant, pour les autres c’est à voir.

Nicolas Marquis

Retrouvez moi sur Twitter: @RefracteursSpik

Laisser un commentaire