Kids Corner: Pompoko

(Heisei tanuki gassen ponpoko)

1994

de: Isao Takahata

avec: Shinchô KokonteiMakoto NonomuraYuriko Ishida

C’est aujourd’hui la journée de la biodiversité, et puisque le combat pour l’écologie nous appartient à nous, adultes, mais aussi à nos enfants, Les Réfracteurs tentent le crossover de l’impossible: éco-responsabilité et Kids Corner. Grâce à notre comparse Tsuyu, on observe comment nos bambins réagissent à un film comme Pompoko, aussi amusant que dense. L’histoire d’une tribu de tanukis, des petits rongeurs facétieux auxquels on prête le mystérieux don de métamorphose et qui vont lutter contre l’humain pour la sauvegarde de leur forêt.

Visuellement, on est totalement dans un domaine que Tsuyu aime: l’animation traditionnelle des studios Ghibli. Elle a immédiatement reconnu le style de cette institution du cinéma animé, en distinguant tout de même les différences entre Miyazaki qu’elle connaît mieux, et Takahata qui nous intéresse aujourd’hui. “Des cousins” a-t-elle dit, et c’est vrai que le lien graphique qui unit les deux hommes est fort, de vrais frères d’armes.

Ça n’a pas pour autant empêché Tsuyu de faire quelques distinctions. L’univers de Takahata est sans aucun doute plus ancré dans notre monde que celui de Miyazaki, et quelques représentations très réalistes des sympatoches tanukis n’ont pas déplues à Tsuyu. Plusieurs aspects pour une même tribu, c’est même finement joué de la part de feu Takahata: le film n’a pas de vrai héros et aux vues de la portée de son message, c’est agréable. La lutte est générale, collective.

Mais on ne va pas se mentir, ce qui a le plus accroché notre jeune Réfractrice, ce sont les innombrables farces potaches des hilarants tanukis. Leurs apparences leur offraient déjà une “cote de calin” énorme, leurs blagues les propulsent au panthéon des héros favoris de Tsuyu. Quand la cause est juste, toutes les armes sont bonnes et le rire fonctionne parfaitement dans ce cadre. De quoi offrir un rythme relativement constant, idéal pour une jeune tête.

Pompoko illu

« C’est la fête au village! »

Mais cette mécanique rigolote de la transformation des tanukis ne gêne-t-elle pas aussi un peu le reste? On a eu comme l’impression que les rigolades parasitaient un peu l’attention de Tsuyu, qui a eu tendance à s’y accrocher bien plus qu’aux émotions plus tristes. On ne peut pas gagner toutes les batailles.

Surtout quand on remporte la guerre: petite fille déjà responsable dans son quotidien, la fibre écolo de Tsuyu a vibré une fois de plus. Ses convictions s’en sont trouvées renforcées. La lutte des tanukis, elle l’a prise à coeur, et les axes de réflexions plus profonds lui sont apparus comme à nous. Réfléchir son environnement et son habitat, être responsable dans sa consommation et toutes ces notions parfois très mal appliquées par les adultes semblent avoir parlé à notre jeune amie.

Plus inattendu, le caractère non violent de la lutte des rongeurs. Alors qu’on n’attendait pas forcément le film sur ce terrain, il semble avoir réussi à faire réfléchir notre lardon sur ce point aussi. Combattre avec des blagues, marquer par les émotions plutôt que par les coups: il semblerait que ce point travaille encore Tsuyu qui envisage désormais le combat autrement que comme un simple pugilat.

La note de Tsuyu:

8000

Parfois, nos enfants sont bien moins cons que nous, et c’est bien!

Nicolas Marquis

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