(After)
2019
de: Jenny Gage
avec: Josephine Langford, Hero Fiennes Tiffin, Khadijha Red Thunder
« Cher Réfracteurs,
honnetement j’ai soumis « After” uniquement pour faire chier Spike »
Et ben voilà! On y arrive enfin! En lançant le “Réfracteurs On Demand” on vous avait clairement défini nos objectifs: alterner chefs-d’oeuvre et bonnes grosses daubes, avec la liberté pour vous de nous piéger. On ignorait encore que nos vies allaient basculer dans l’horreur et qu’on allait fuir le sommeil de peur de cauchemarder. Attention, posez bien vos culs sur une chaise, Les Réfracteurs partent en trash talking total avec “After”, un film à peine meilleur que “The Room” et assurément la pire oeuvre qu’on ait évoquée ici.
Le scénario est simple: Tessa est une pucelle qui débarque à l’université et qui s’éprend de Hardin, le bad boy local. Voilà, c’est tout. Ha tu la sens là, l’installation minimaliste! Oh oui, vous avez raison, parfois la simplicité a du bon mais on est pas convaincu que c’était le but ici. En fait, quand le film insiste sur le péché absolu en exposant Tessa buvant une gorgée d’alcool, on a compris qu’on est dans un remake du sketch des Nuls: “Bande avec les mous”.
Alors y a quand même une galerie de personnages fabuleux qui traverse cette histoire d’une richesse folle: l’antagoniste gratuitement méchante et qui fait passer Dark Vador pour un Télétubbies, le sympathique nerd qui se fait friendzoner direct, la coloc de chambre un peu rebelle parce que lesbienne et fumeuse d’herbe mais aussi sympa parce que rebelle et fumeuse d’herbe. Et puis il y a Noah…
Oh oui Noah, on va te rendre justice. Parce que Tessa, quand elle débarque dans son université de petits bourgeois déjà mal baisés avant le dépucelage (une performance, avouez) avec la culotte qui palpite, et bien elle a déjà un boyfriend. Et attention! Le mec c’est pas juste un gentleman, c’est un putain de laquais. Noah (son nom donc) il vous détartre la cuvette des chiottes avant tous vos arrêts pipi. Une crème bordel! Seulement lui, il est encore au collège, et quand Tessa tombe raide dingue d’un type qui ressemble à Fonzie de Happy Days, un James Dean qui souffre dans son petit coeur, et bien il se doute de rien Noah. Alors quand il débarque le temps d’un week-end sur le campus mais qu’au milieu de la nuit notre héroïne part se faire lécher la pomme par Hardin (on invente rien), ben le lendemain il se trouve un peu con Noah. Mais nous on est avec toi frère, on te laissera pas tomber Noah! T’as pas 100 balles au fait?
« Un pivert à crête rouge: aucun rapport avec le film mais on s’est dit que c’était plus intéressant »
Ce qu’on peut dire de la relation entre Tessa et Hardin, c’est qu’elle est faite pour durer. Alors non, pas comme vous l’entendez les copains. Elle est faite pour traîner si vous préférez. On est tellement prout-prout sur notre site qu’on aime bien prendre des notes pour vous préparez nos critiques. Aujourd’hui on ne résiste pas à vous délivrer telle quelle cette remarque dans notre petit cahier, majuscules comprises: “FAIS-TOI SAUTER QU’ON EN FINISSE BORDEL!”. C’est d’une putain de longueur, vous n’imaginez pas. Le tout servi par des montages complètement clichés et couillons, à base de batailles de polochons et de visites à l’aquarium, sur des musiques complètement vomitives. Heureusement la real’ ne propose rien d’autre, on évite le pire. Enfin pas tout à fait, puisqu’elle nous abreuve tout de même de séances de name dropping insupportables. Le célèbre parallèle entre la confiture et la culture est total. On sent parfaitement que les 3 seuls livres qu’ont lus le staff sont surexploités à l’extrême.
En fait, c’est toute la représentation d’une jeunesse qui n’existe pas qui nous fait péter un câble. Chaque génération d’ado se sent représentée par ce genre de merde, et chacune se croit unique d’avoir son film vaguement sulfureux. Et c’est compréhensible, c’est fait pour, mais on vous ment les gars (enfin les filles surtout). Il y a 20 ans, ça existait déjà ce procédé totalement écœurant, avec “Sexe Intentions”. Mais la vie c’est pas ça les potes! Ça c’est un putain de fantasme de marketeux qui vous fait frémir devant la petite bourgeoisie américaine (renseignez-vous sur le prix des études supérieures là-bas) alors que la réalité en est loin. Dans le monde réel, les campus sont remplis de couillons friqués et la seule mission du film c’est d’attirer l’attention d’une teenager débile qui s’empiffre de chips au fin fond de l’Indiana. On stéréotype? Bien moins que le film pour être franc. Vous voulez changez le monde? Levez-vous!
Vous aussi, allez au bout de vos rêves et suivez l’exemple de Tessa: ne branlez rien en cours. Vous finirez seul dans votre merde ambiante devant NRJ12, mais au moins vous serez suffisamment idiot pour ne pas vous rendre compte de votre vie minable!