The Windshield Wiper
The Windshield Wiper

2021

Réalisé par: Alberto Mielgo

Avec: Eboni Adams, Kara Whitfield, Fanny Rosen

Film vu par nos propres moyens

Qu’est ce que l’amour ? Cette simple question n’a jamais eu de cesse d’habiter les artistes, depuis la nuit des temps, jusqu’à aujourd’hui. Qu’on soit cinéaste, peintre, sculpteur ou musicien, cette interrogation fondamentale, dont la réponse n’a rien de figée, anime les élans créatifs. Durant une quinzaine de minutes, Alberto Mielgo, le réalisateur du court métrage d’animation The Windshield Wiper, en lice aux prochains Oscars, nous donne sa définition unique.

C’est assis dans un café bruyant qu’un personnage d’apparence guindé nous apostrophe sur ce sentiment propre à presque tous les hommes. Le quart d’heure suivant ne sera qu’une collection d’instantanés nous propulsant dans le quotidien d’une large galerie de gens pour le moins normaux, face à leur propre amour. Dans son esthétique si particulière, Alberto Mielgo affirme une patte unique à travers des images de synthèse qui ne sont peut être pas du plus bel effet technique, mais qui respire le beau cinéma. Son don pour le cadrage et pour la photo apporte du sens à ses visuels, nous raconte des histoires qui ne sont pas liées par une intrigue unique mais plutôt par un fil rouge sentimental.

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Dès lors, que cherche à exposer le cinéaste ? Il semblerait que pour lui, l’amour soit initialement synonyme de douleur. Comme pour fédérer autour de lui, l’artiste laisse venir à lui les laissés pour compte, ceux qui souffrent des élans du cœur. La succession de courtes scénettes s’amorce d’ailleurs par la destruction de deux cheminées d’usine. Mais au-delà de cela, Alberto Mielgo s’attache à l’humain: ici une jeune fille suicidaire, là un SDF en perdition, ou bien encore un veuf éploré. L’amour n’appartient pas aux couples, il est universel.

Toutefois, une fois les difficultés mises en évidence, avec même un petit tacle à la génération Tinder, Alberto Mielgo laisse place à l’extase. D’abord de manière subtile: une cigarette qui se partage, la silhouette d’une jeune beauté face à la mer… The Windshield Wiper pose une poésie lente et douce, qui emporte le spectateur jusqu’à l’ultime portion du récit, celle qui est la plus enlevée. La musique s’accélère, les étreintes sont explicites et la cadence soutenue. Ce qui était né comme un mal lancinant devient le plus fabuleux des spectacles, celui qui uni inconditionnellement deux êtres, au-delà de toutes limites. « l’amour, c’est une société secrète » conclut celui qui avait entamé le court métrage. Une société secrète ? Oui, une de celle qui ne se partage qu’à deux. 


The Windshield Wiper est disponible sur Youtube et en course à l’Oscars du meilleur court métrage d’animation.

Son style unique et son thème universel, traité avec poésie, font de The Windshield Wiper une très jolie proposition, pleine de douceur.

Nicolas Marquis

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