2018
réalisé par: Sonny Laguna, Tommy Wiklund
avec: Thomas Lennon, Jenny Pellicer, Nelson Franklin
Depuis environ 6 mois, c’est presque quotidiennement que vos Réfracteurs vous accompagnent. À travers plus de 200 articles, on vous fait vivre nos errances cinématographiques mais aussi télévisées avec toujours pour idée de s’améliorer. Le besoin de vacances se faisait donc sentir et une partie d’entre nous allons nous rendre à Gérardmer quelques jours. Mais on vous laisse avec un petit cadeau en attendant, car la destination de ce séjour est forte pour le monde du cinéma: chaque année, la ville accueille le festival du film fantastique et quelques jolis noms sont passés par là. On se penche donc sur l’avant-dernier vainqueur en date (le dernier qui soit pour le moment commercialisé), “Puppet Master: The Littlest Reich”.
Comme souvent, le festival fait la part belle à l’horreur. “Puppet Master”, c’est l’histoire d’Edgar, un dessinateur et vendeur de comics qui emménage chez ses parents après une rupture. Dans les affaires de son frère, il va trouver une sinistre poupée en rapport avec d’étranges meurtres devenus célèbres. Accompagné de sa nouvelle petite amie et de son meilleur pote, il va se rendre à une convention de collectionneurs pour revendre le macabre jouet. Sur place, tous les enfers vont se déchaîner alors que les poupées s’animent et massacrent les participants.
« Puppet Master » est un bien étrange film, où chaque qualité est contrebalancée par un défaut, et inversement. Si on devait le rapprocher d’un autre long-métrage ce serait sûrement le “Planet Terror” de Robert Rodriguez, mais en plus décousu. Les deux oeuvres partagent l’amour du cinéma d’horreur des années 70/80 et de ses trucages sanguinolents si caractéristiques.
« Puppet Master » fait même preuve autant d’humour que d’amour. Pas une seule seconde la pellicule ne se prend au sérieux. C’est un pastiche que nous présente le duo de réalisateur Laguna / Wiklund. Le background du film est relativement idiot et pourtant suffisamment vraisemblable dans le flot des productions actuelles, c’est déjà une preuve de distance avec son sujet.
« Beau gosse! »
Ici, on ne s’encombre pas des faux-semblants mais du coup, le film manque de relief. Les personnages sont trop vite établis et ne créent aucun attachement. On reste terriblement hermétique aux élans scénaristiques sensés apporter du rebond.
« Puppet Master » vise en fait souvent à côté et n’est au final pas très drôle, même pour des esprits tordus comme nous. Le film en fait des caisses alors que son principe imposait déjà une grammaire facile. On se serait allègrement passé de certains monologues, ou du moins les éparpiller un peu plus dans le fil de l’histoire car le film semble clairement séparer en deux la partie histoire et la partie boucherie qui débute dès la deuxième moitié.
C’est cette portion du long-métrage qui tente de faire du pied aux films qu’on aime tous. Les bons vieux slashers des années 80 où on charcute dans tous les sens et où le ketchup coule à foison. Là-dessus, le long-métrage ne ment pas et son rendu graphique fait joliment sourire de complicité.
Mais même sur ce point, on a du mal à accrocher. Rapidement, le film va faire étalage de toutes les techniques de l’époque et transformer un best-of en catalogue. Effacez le masque de joie sadique de votre visage et sortez plutôt celui de l’ennui. En nous affichant toutes les variations possibles et imaginables du genre, on finit par se fermer complètement à cette joie nostalgique qu’on éprouvait au début.
Malheureusement, “Puppet Master” n’est pas le meilleur gagnant de Gérardmer qui regorge pourtant de films à découvrir. Tant pis, ça ne nous empêchera pas de passer de bonnes vacances. À dans quelques jours !