Ozark (Saison 2)

de: Bill DubuqueMark Williams

avec: Jason BatemanLaura LinneySofia Hublitz 

Comme promis, Les Réfracteurs continuent de rattraper leur retard à la vitesse de l’éclair, vers la dernière saison en date de “Ozark”. Après une première partie qui nous avait donné de l’espoir pour la suite malgré quelques écueils, nous voici à nouveau de retour pour notre ressenti rapide sur la suite de cette série que l’on apprécie de plus en plus. Un vrai saut en avant qualitatif, comme nous allons le démontrer. On vous invite d’ailleurs à jeter un oeil à notre critique de la saison précédente pour mieux comprendre ce qui nous a séduit dans cette suite.

Le premier constat est très visuel: fini ce bleu à outrance qui nous avait barbé dans la première saison. La série se transforme visuellement pour faire preuve davantage de sobriété. Un bond en avant salvateur que l’on peut facilement étendre à la réalisation dans son ensemble. Rien n’est parfait, et “Ozark” saison 2 impose quelques longueurs, quelques twists mal amenés et parfois une surenchère de violence un peu inutile. Mais la série jouit aussi de plus de liberté, et plusieurs épisodes s’amusent à casser la structure habituelle de l’oeuvre pour offrir quelques jeux de construction efficaces.

Mais ce qui nous a vraiment marqué, c’est cette volonté de faire preuve de plus de noirceur dans la famille Byrde. D’une série centrée sur le personnage de Jason Bateman, en manipulateur en chef, c’est ici l’ensemble de cette lignée qui vole en éclat, qui perd les pédales et qui franchi un gap dans le monde criminel. Les Byrdes vont passer de “délits sans victime” à “véritables crimes” mais dans une continuité logique des événements. Seule personne à réellement garder la tête hors de l’eau: la mère.

Et c’est une autre observation agréable: une meilleure gestion des personnages secondaires. Cette mère qui nous était apparue bien trop grotesque dans la première partie prend ici une nouvelle dimension de dictatrice. Et elle n’est pas la seule à gagner en épaisseur car l’agent du FBI déjà aux trousses des Byrdes dans la saison 1 est ici toujours présent, mais plus en retenue. Sa vendetta contre la famille est justifiée, et ses méthodes cruelles et froides, sans pour autant dépareiller. Reste toutefois ces personnages de Rednecks, qui nous ont laissé une fois de plus de marbre. La saison semble leur offrir une transition vers une suite meilleure pour la troisième saison, mais ils restent un peu faciles pour le moment, notamment la fille de cette lignée, toujours aussi surfaite (le jeu d’actrice de Julia Garner n’aide pas vraiment).

Ozark 2 illu

« Jason Bateman a quelques soucis de maquillage »

Les personnages qui ne sont pas tirés vers le haut, la série va progressivement les mettre de côté, comme la fille de la famille Byrde, saoulante au possible dans la première saison et bien plus effacée dans celle-ci. De quoi laisser de la place à d’autres protagonistes, à l’écriture plus aboutie, comme l’avocate du cartel qui chapeaute Marty Byrde ou la mafia de Kansas City qui finance le casino que le père de famille tente de construire pour les narcotrafiquants.

La série se centre d’ailleurs désormais quasi-uniquement sur ce projet: fini l’espèce de récupération de toutes les entreprises locales qu’avait entrepris Marty. Plus intéressant car moins caricatural, mais aussi légèrement plus répétitif, avec un rythme plus lent. L’occasion toutefois d’afficher des rapports plus froids entre Jason Bateman et les autres personnages, mais aussi d’accentuer son côté “tout ou rien”.

Mais là où la série nous a surpris, c’est dans la manière qu’elle restitue l’ensemble du trafic de drogue, à toutes les échelles. Nous étions restés fixés sur le blanchiment d’argent dans la première saison, celle-ci va englober ce commerce illégal dans son intégralité, de la production jusqu’à la consommation, grâce à tous ses personnages. C’est finement joué et diablement efficace. À l’identique, et on ne pourra pas vraiment détailler ce point par crainte de vous spoiler, la série va poser des symboles à interpréter. De véritables métaphores qui au premier degré apparaissent un peu tirées par les cheveux, mais qui une fois assimilées apportent une profondeur nouvelle à la série.

7000

C’est mieux! On craignait que la série se contente de tirer en longueur une première saison en demi-teinte mais finalement elle se transforme, ou amorce des changements pour la suite, dans le fond et dans la forme pour emmener plus loin ses personnages. Bien sûr rien n’est parfait, et le niveau de qualité reste équivalent pour le moment, mais nous avions une simple curiosité à l’entame de cette nouvelle partie, ce sont désormais de vrais attentes pour la saison 3 qui nous habitent.

Spike

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